La Dispute - Scène 5

MESROU, CARISE, ÉGLÉ.

ÉGLÉ, soupirant.
Ah ! je m’ennuie déjà de son absence.

CARISE.
Églé, je vous trouve inquiète, ce me semble ; qu’avez-vous ?

MESROU.
Elle a même les yeux plus attendris qu’à l’ordinaire.

ÉGLÉ.
C’est qu’il y a une grande nouvelle ; vous croyez que nous ne sommes que trois, je vous avertis que nous sommes quatre ; j’ai fait l’acquisition d’un objet qui me tenait la main tout à l’heure.

CARISE.
Qui vous tenait la main, Églé ! Que n’avez-vous appelé à votre secours ?

ÉGLÉ.
Du secours contre quoi ? Contre le plaisir qu’il me faisait ? J’étais bien aise qu’il me la tînt ; il me la tenait par ma permission, il la baisait tant qu’il pouvait, et ne l’aurai pas plus tôt rappelé qu’il me la baisera encore pour mon plaisir et pour le sien.

MESROU.
Je sais qui c’est, je crois même l’avoir entrevu qui se retirait ; cet objet s’appelle un homme, c’est Azor ; nous le connaissons.

ÉGLÉ.
C’est Azor ? le joli nom ! le cher homme ! il va venir.

CARISE.
Je ne m’étonne point qu’il vous aime et que vous l’aimiez, vous êtes faits l’un pour l’autre.

ÉGLÉ.
Justement, nous l’avons deviné de nous-même. Azor, mon Azor, venez vite, l’homme !

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